Affût

AFFÛT


2013
Bois, végétaux, flotteurs, papier photo polaroid, 150 x 150 x 120 cm


Affût

Affût s’inspire des observatoires ornithologiques et des affûts de chasseurs.
Le projet joue de l’ambiguïté intrinsèque au dispositif, entre chasse et photographie.
Ici, l’appareil photographique se métamorphose en habitat végétal, transitoire et flottant. Des boites sténopés sont incrustées dans les parois et capturent des images polaroid durant l’excursion.
À l’intérieur en vêtement de plongée, furtif, la traque est une patiente observation au coeur du marais de Sougeal et porte un regard sur l’intérêt éthologique du site (nidification d’oiseaux migrateurs, reproduction du brochet, grenouilles et pâturage saisonnier)

Les photographies résultantes sont souvent légèrement flous, le grand angle due au dispositif éloigne le sujet, et le sujet mouvant parfois, disparait dans le temps de pause. Ainsi, l’oiseau présent dans le temps de l’image est parfois absent même de cette image, et la photographie redevient l’illusion d’une photographie de paysage. Ce déficit apparent est une manière d’envisager la capture du vivant à rebours des téléobjectifs numériques utilisés dans la traque de la belle image, redonner du sens à la définition même de l’animalité dans sa relation à l’humanité.


« La cage est le contraire absolu du territoire non seulement parce qu’elle ne comporte aucune possibilité de fuite et d’évasion, mais d’abord parce qu’elle interdit le libre passage de la visibilité à l’invisibilité, qui est comme la respiration même du vivant. »

Jean-Christophe Bailly, Le visible est le caché (sur Gilles Aillaud)