champ de tir

CHAMP DE TIR


2011-2013 — Sténopé 50 x 35 x 35 cm
Os divers, fragments d’obus, fragments de cibles, diapositives 4×5 inch rétroéclairées.



Les fragments (obus, cible, os…), collectés sur un champ de tir de l’aviation militaire, que la déflagration a transformé en matériaux, deviennent les éléments utilisés pour la construction de l’appareil photographique (sténopé), sans colle ni éléments extérieur. Collectant pendant plusieurs mois ces fragments, l’immersion devient un réel moyen de connaissance du lieu et de ses fonctions. À rebours d’une photographie numérique, le temps et l’effort sont interdépendants aux images résultantes.

Le sténopé n’est plus seulement l’outil de production de l’image, mais par son mode de fabrication et les fragments utilisés, devient une forme de matérialisation de l’espace. Dans une mise en abyme, il photographie l’espace militaire arpenté, les infrastructures militaires (cibles, guides de vol, blockhaus…). La structure interne de l’appareil en os se retrouve projetée en photogramme sur le plan film diapo, quasi radiographique.

Dans l’exposition, l’appareil photographique (sténopé) et les photographies originales rétro-éclairées sont présentées ensemble, comme les témoins d’un présent, à rebours de la photographie comme reproductibilité technique, plus proche de l’aura tel que le définis Walter Benjamin. En allant dans le micro, c’est bien la lumière du lieu même qui vient grignoter la surface sensible du plan film, et de cela qu’elle nous parle…